La xénoglossie ou xénolalie désigne la faculté de parler une langue étrangère sans l’avoir apprise.
C’est une sorte de glossolalien par laquelle une personne étant en état modifié de conscience (par exemple un médium) s’exprime dans une langue existante, parfois plusieurs, qu’elle semble ignorer à ce moment-là.
Des cas ont été recensés dans plusieurs ouvrages.
Plusieurs personnes connues auraient eu cette faculté parmi lesquelles S. Yvonne-Aimée de Malestroit, et Thérèse Neumann.
Le terme « xénoglossie » peut aussi être utilisé pour les apôtres du Christ se mettant à annoncer leur message évangélique dans toutes les autres langues que la/les leur(s), sous l’emprise de l’Esprit-Saint qui vient de se manifester à eux, le jour de la Pentecôte, cinquante jours après la mort et la résurrection de Jésus.
De plus en plus de cas de xénoglossie sont médiatisés, tels que celui du jeune Américain de 16 ans, Rueben Nsemoh, qui aurait « changé » de langue maternelle après son réveil de trois jours de coma causé par un violent coup sur la tète en jouant au football. Il parle alors quelque temps l’espagnol au lieu de l’anglais, sa langue maternelle. Avant cela, il ne maîtrisait pas cette langue, soulignent plusieurs médias. Toutefois, il avait dans son entourage des personnes qui parlent cette langue ; le choc qu’il a reçu lui a donné accès à une zone cérébrale qui stockait inconsciemment des données linguistiques entendues. Ce phénomène est ainsi expliqué scientifiquement, « il ne s’agit ni d’un miracle ni d’une réminiscence d’une vie antérieure, mais d’une erreur commise par le cerveau » comme le rappelle Angela de Bruin de l’institut basque de recherche neurolinguistique BCBL.
Le psychiatre Ian Stevenson a étudié quelques cas de xénoglossie, qu’il interprétait comme une possible preuve de la réincarnation. Mais ses travaux ont été critiqués par des linguistes car manquant de preuves suffisamment solides : les sujets étudiés (en état d’hypnose) n’ont qu’un faible vocabulaire (une centaine de mots) et ne font pas de phrases complexes en guise de réponse aux questions qu’on leur pose, se limitant à quelques mots. Selon le chercheur en sciences religieuses J. Gordon Melton, les recherches de Stevenson sur la xénoglossie apportent des preuves substantielles en faveur de la réincarnation et selon lui personne jusqu’ici (en 2007) n’a produit une réfutation convaincante de son travail.
L’historien bouddhiste Dominique Lormier décrit un cas : « Un célèbre médecin de New York, le docteur Marshall Duffie, mort dans les années 1930, raconte comment ses deux fils jumeaux parlaient entre eux une langue étrangère inconnue. Les deux enfants furent emmenés au département de langues étrangères de l’université Columbia, mais aucun des professeurs s’y trouvant ne put identifier leur idiome. On fit venir par la suite un professeur de langues anciennes qui, à son grand étonnement, découvrit que les deux bambins parlaient l’araméen, langue courante à l’époque du Christ. »